Vous trouverez ci-dessous une vulgarisation des concepts liés à la dysplasie de la hanche. Plusieurs détails ont été retranchés des explications afin de ne retenir que l’essentiel. Pour ceux et celles qui le désirent, nous traiterons du sujet de façon plus approfondi dans la section des tests et de l’historique des études en la matière.
(Notez bien : Nous sommes conscients qu’en tentant de simplifier le plus possible les explications à ce sujet, nous risquons de léser certains experts en la matière. Nous vous invitons à consulter nos liens pour approfondir davantage vos connaissances). Le site de l’Hôpital vétérinaire de St-Hyacinthe couvre particulièrement bien le sujet.
On entend par dysplasie, un trouble héréditaire caractérisé par une laxité excessive des muscles et des tendons reliant l’os de la jambe (fémur) à l’os de la hanche (acétabulum). Plus cette laxité est grande, plus la dysplasie sera sévère.
La radiographie de la hanche d’un chien qui n’est pas affecté de dysplasie montrera un fémur (plus particulièrement la tête » du fémur) s’emboîtant parfaitement avec l’ouverture de la hanche. On remarquera que l’espace entre le fémur et le bassin est très étroit. De plus, il y aura symétrie entre la forme du fémur et le bassin devant la recevoir.
Dans le cas d’un chien dysplasique, on remarquera que l’espace entre le fémur et le bassin est plus grand mais qu’il y a toujours symétrie entre le fémur et le bassin. En mesurant l’espace séparant la tête du fémur et de son réceptacle, on caractérisera la dysplasie comme étant légère, modérée ou sévère. Un chien affecté de cette forme de dysplasie pourra quand même vivre une vie normale.
Comme dans la figure 2, on remarque toujours une laxité entre le fémur et le bassin mais cette fois, la forme de la tête du fémur est différente de celle du bassin. Cette différence de forme est la conséquence de la laxité qui a provoqué des frottements anormaux de l’articulation. Le corps s’est alors protégé contre ces frottements en recouvrant la partie irritée d’un tissu osseux (calcification). L’ajout de ce dernier provoque une déformation du cartilage – aussi appelée arthrite – qui provoquera à la longue, une incapacité de l’os de la jambe à rester emboîté dans la hanche. Même si les études actuelles ne peuvent expliquer pourquoi certains sujets seulement développeront de l’arthrite, nous pouvons quand même illustrer la progression suivante:
On voit bien qu’à la source (1), le problème de dysplasie vient d’une trop grande laxité. Par la suite, le phénomène itératif (2-3-4) de dégénérescence s’accentue. Sans chirurgie, l’existence du chien s’en verra compromise. On évalue à 1 500 $ par jambe, le coût de cette chirurgie.
À ce jour, il n’existe aucun moyen sûr à 100 % de prévoir l’état de santé des chiots d’une portée future. Néanmoins, étant donné que la dysplasie de la hanche est un trouble entièrement héréditaire, l’incidence de la dysplasie chez les parents, grands-parents et arrière-grands-parents, ainsi que chez les frères et soeurs propres du reproducteur, sera déterminante quant aux probabilités que votre futur chiot développe la maladie.
À La Maison Delassie, sept générations de nos femelles et cinq générations de nos mâles sont exempts de la dysplasie de la hanche et du coude. Nos reproducteurs subissent les tests les plus rigoureux et les plus précis qui soit permettant de prédire le plus objectivement possible l’état de santé de votre futur chiot.
Nous sommes très fiers de constater que les mesures draconiennes déployées au cours des huit dernières années afin d’enrayer cette maladie, ont eu pour résultat que moins de 1 % de nos chiots (0,67 %) ont été affligés de cette maladie. (Voir notre opinion sur les tests de dépistage) Nous sommes ainsi de beaucoup inférieurs aux statistiques de l’Ortopedic Foundation for Animals (OFA) qui classe le Bouvier bernois au 50e rang sur 142 races avec le plus d’incidence de la maladie avec 16.5 %.
NON ! Selon les dernières statistiques de l’Orthopedic Foundation for Animal (OFA) en date de décembre 2005, le Bouvier bernois arrivait au 50e rang des 142 races répertoriées dans l’étude. Le saint-bernard, le terre-neuve, le golden retriever et le berger allemand montraient une plus grande incidence de ce trouble congénital. Il faut par ailleurs être très prudent quant aux résultats de cette étude compte tenu de la subjectivité de la méthodologie employée.
Malheureusement NON ! Un chien enregistré est un chien pure race qui a été reconnu, entre autres, par le Club canin canadien comme étant pure race. Pour ce faire, l’organisme a été en mesure de retracer la généalogie de l’animal et de démontrer que les ancêtres étaient eux aussi de race pure. Malheureusement, l’émission d’un certificat d’enregistrement ne nécessite aucune preuve de santé de l’animal. L’enregistrement d’un chiot et l’état de santé de celui-ci sont deux éléments complètement distincts dont vous devrez discuter séparément avec l’éleveur de votre choix.
Premièrement, beaucoup de prétendus éleveurs » se mettent à la tâche de reproduire les chiens les plus populaires ou autrement dit les plus vendeurs ». Sentant la mine d’or, ils ne dépenseront pas d’argent à effectuer les tests médicaux nécessaires afin de s’assurer de l’état de santé de leurs chiens reproducteurs. Il en est de même pour les propriétaires d’un beau toutou qui décident d’accoupler leur champion » pour faire connaître à leurs enfants la beauté de la naissance. Souvent par manque d’information, cette façon de faire détériore la qualité de la race.
Bon nombre d’éleveurs professionnels ont le souci d’améliorer la race et à cette fin, investiront des sommes considérables en tests médicaux qui parfois, indiqueront que le chien n’est pas apte à reproduire de bonnes lignées. Malheureusement, la méthode de dépistage la plus utilisée à ce jour (OFA-GDC) n’a une capacité prédictive1 que d’environ 30 %. (PennHip) C’est pour cette raison qu’à La Maison Delassie, nous effectuons des tests supplémentaires afin d’accroître notre degré de prédiction.
NON ! Bon voilà l’essentiel de ce qu’il faut retenir relativement à l’effet de la nourriture sur la dysplasie de la hanche et/ou du coude.
Nuançons maintenant ces propos ! Aucune étude vétérinaire indépendante à ce jour (2) n’a démontré une relation de cause à effet entre la nourriture et l’apparition de la dysplasie de la hanche. Attention ici les nuances sont importantes! Plusieurs études vétérinaires démontrent en effet que si au départ, un chien est porteur du gène défectueux causant la dysplasie, des facteurs environnementaux (exercices excessifs, surplus de poids, nourriture ) pourraient avoir une incidence sur la vitesse de dégradation de la maladie. En clair, si le chien est génétiquement dysplasique, la nourriture pourrait avoir un effet aggravant; si le chien n’est pas dysplasique, la nourriture n’aura rien à y voir.
Vous remarquerez que je parle d’études indépendantes. Il est vrai que des compagnies de nourriture animale ont subventionné des études arrivant à des conclusions divergentes. D’autres prétendent que la dysplasie est causée par la nourriture car il est moins coûteux de soutenir cette thèse que d’effectuer tous les tests médicaux afin d’enrayer une fois pour toute, la maladie dans leur élevage.
Par exemple, nous avons observé dans notre élevage qu’en utilisant la nourriture Royal Canin grande race depuis plusieurs années, nous n’avions à déplorer qu’un seul cas de dysplasie de la hanche et un cas de dysplasie du coude sur près de 260 chiots produits en dix ans (0,7 %).
Malgré ce fait, nous ne pouvons conclure que la nourriture y est pour quelques choses! Par contre, nous pouvons corréler objectivement l’amélioration constante de la santé de nos chiots à la rigueur de notre programme d’accouplement comprenant les tests médicaux les plus rigoureux. Nous avons également constaté une réduction significative du taux d’ostéite juvénile depuis l’utilisation de cette nourriture. Svp, cessez de croire tout ce que le monde peuvent dire (incluant nous-même) et faite quelques enquêtes en vous basant sur des études d’organismes indépendants !